Dans la région du Cap Bon, les unités de production des conserves de tomates constituent un exemple illustrant l’exploitation excessive des ressources tunisiennes en eau. Bien que la région soit à dominante agricole et constitue un pilier économique en Tunisie grâce à sa production d’agrumes, les usines privilégient leurs propres intérêts financiers au détriment de l’environnement et du développement général de la région. C’est ce qui ressort du dernier bulletin environnemental rendu public par le Ftdes. La même source ajoute que le déversement des eaux polluées en pleine nature, le non-respect des moindres exigences élémentaires en matière de protection et de santé ainsi que l’absence des études d’impact sur l’environnement ont tous des effets considérables. Ceci est encore vrai à l’heure où nous sommes confrontés à une réalité hydrique amère, notamment en raison de la multiplication des effets néfastes des changements climatiques et de la pénurie d’eau. “Voilà à quoi les habitants sont confrontés aujourd’hui au Cap Bon. Les rejets non traités qui échouent au long de la mer ont un impact significatif sur les écosystèmes aquatiques et contaminent à petit feu les sources d’eau locales. Par ailleurs, l’extraction et l’approvisionnement intensif en eau engendre l’épuisement des ressources hydriques déjà rares et menacées par le phénomène de salinisation.
Plusieurs citoyens ont exprimé leur mécontentement et leur frustration face à cette situation déplorable”, souligne le document. Dans ce sens, la même source n’a pas manqué de donner un exemple frappant de ces violations. Les habitants de ville de Korba ont tant de fois déposé des plaintes contre une usine de production de conserves de tomates dans la région, l’accusant de pratiques préjudiciables à la nature.
La dégradation de la qualité de l’eau a aussi rendu quasi-impossible la poursuite des activités agricoles et a affecté l’usage domestique. Par ailleurs, les odeurs nauséabondes issues de la transformation des tomates ont même contraint certains habitants à déménager.
“Malgré leurs mouvements de protestation depuis les années 90, les efforts des manifestants n’ont pas abouti à des résultats considérables et l’usine continue de fonctionner normalement, en violation du droit à un environnement sain des habitants et ignorant les normes nationales et internationales en termes de respect de l’environnement et des bonnes pratiques industrielles. Ces entités semblent être au-dessus des lois, marquant notre époque par un phénomène d’impunité grandissant”, lit-on.